Recyclage des plastiques

Qu’en est-il de la récupération des plastiques dans les meilleures conditions de traitement ?

Les matières plastiques (résine de base + adjuvants + additifs) se distinguent en trois grandes catégories :

  • Thermoplastiques ou TP : ils fondent sous l’effet de la chaleur et se rigidifient en refroidissant. Ces propriétés sont réversibles, ces plastiques sont donc facilement recyclables.
  • Thermodurcissables et leurs composites (bakélites, résines, époxydes) : ils sont obtenus à partir de catalyseurs, de résines et de chaleur. Leur transformation est irréversible. Quelques exemples :

* PUR : polyuréthannes. Utilisés dans un grand nombre de mousses.
* UP : polyesters insaturés ou époxydes
* PF : phénoplastes
* EP : polyépoxydes

  • Les élastomères : Ce terme désigne les caoutchoucs synthétiques mais aussi les caoutchoucs naturels :

* Caoutchouc naturel, provenant de l’hévéa
* Caoutchouc synthétique, comme le silicone (MVQ)

Les DEEE sont constitués de plusieurs types de plastiques qui représentent 26% du poids des DEEE en moyenne. Amalgamés, ils doivent être séparés préalablement à toute opération de recyclage : c’est le processus de tri. Il consiste à isoler les matières les plus polluantes comme les plastiques ignifugés (qui contiennent des retardateurs de flame bromé) et à réserver ainsi le potentiel de matière valorisable.

Dans certains cas particulier, ll est possible de recycler certains plastiques (valorisation matière), sous réserve de disposer de gisements importants, homogènes et non pollués, ce qui en pratique est rarement le cas ..
La valorisation énergétique, ou incinération avec récupération d’énergie est intéressante pour les plastiques qui ont un PCI élevé, à condition que ceux-ci ne contiennent pas de substances dangereuses (composés alogénés notamment) et/ou que les traitements des fumées adéquats soient prévus en sortie.

Constats, conditions de traitement optimal

La valorisation est difficile : la clientèle est exigeante au final, parfois inexistante.
Le recyclage mécanique est difficile du fait des mélanges de plastiques de composition différente. Mais le défi principal étant la différence de pigments et additifs utilisés non seulement comme retardateurs de flamme mais aussi comme anti UV ou adjuvants divers.

Le nombre de plastiques différents dans un ordinateur est élevé (une vingtaine) , dont l’identification précise se révèle trop souvent difficile (identification imparfaite).

Les plastiques avec inserts métalliques nécessitent un traitement particulier (démantèlement manuel optimal mais très couteux)

Les solutions existent parfois mais nécessitent de lourds investissements et une qualité de tri initiale excellente. Les techniques de tri densimétrique des plastiques les plus en pointe permettent de fournir des Matières Plastiques Secondaires concurrentes des matières vierges avec une pureté de 98% (en particulier pour les résines de basse densité qui constituent la plus grande part des volumes traités). La séparation des polyamides, PVC, ABS/PC et les plastiques chargés de retardateurs de flamme est plus complexe. La technique d’inspection par rayons X permettrait d’obtenir d’excellents résultats, mais c’est l’une des techniques les plus couteuses.

La valorisation secondaire des plastiques est en enjeu majeur. Ses conditions de succès sont certes dans l’amélioration des technologies de tri pour les recycleurs, mais aussi et surtout dans l’amélioration de l’éco-conception des équipements : diminution du nombre de plastiques différents, amélioration de la séparabilité, amélioration du marquage, suppression des composants chimiques hautement polluants tels que les retardateurs de flamme bromés et autres polluants de remplacement.

Il serait intéressant de réaliser une étude complète des impact du recyclage en tenant compte aussi du cout environnemental des transports, des couts associées aux nouvelles technologies mises en oeuvre !